samedi 24 novembre 2012

Enjoy!

Je viens probablement de faire le plus beau trek que j'ai fait jusqu'à présent! Le fameux trek de Santa Cruz, près de la ville Huaraz dans la cordillère blanche fut certes très facile, mais sa grande popularité envers les touristes vient fort probablement de ce mélange entre accessibilité, facilité et beauté. Je sais que j'ai décrit beaucoup de treks dans mes derniers messages, mais que plusieurs d'entre vous n'en ont probablement jamais fait. Je vais donc tenter de décrire en profondeur l'expérience de ce trek typique, pour vous donner une meilleure idée de cette activité que j'aime tant.

J'ai parcouru les 50 km du trek en trois jours, qui se fait normalement en quatre jours. J'ai également trouvé le groupe avec un tour organisé, puisque j'étais seul et que les prix sont plus qu'abordables. Donc, au petit matin de la première journée, on quitte Huaraz en minibus pour se rendre au petit village de Vaqueria, situé du côté est (côté amazonien) de la cordillère. À notre arrivée au village, on charge les mules de nos sacs, tentes et équipement nécessaire pour survivre les prochains jours.

Malheureusement, il pleut... Eh oui, c'est le début de la saison des pluies dans les Andes depuis quelques semaines déjà. On commence donc la courte marche d'environ 15 km de la journée sous la pluie battante. Il n'y a que quelques abris présents durant l'ensemble du trek, on se doit donc de marcher. Mais bon, ça fait partie du trekking, il s'agit d'être bien protégé. Malgré tout, la pluie rend les paysages environnants magnifiques; la verdure ressort vraiment! Mais en même temps, les nuages cachent les montagnes... L'arrivée au camp se fera sans encombre, mis à part une attente de 1h30 après le muletier et les mules sous une ancienne bécosse avec un semblant de toît pour nous protéger de la pluie. Les étoiles et la lune aparaissant en soirée nous laissent espérer que le lendemain matin sera à découvert, puisqu'il s'agit de la journée la plus belle du trek (les matins sont toujours plus ensoleillés dans cette région en montagnes).

Donc, premier campement à 3900 mètres d'altitude dans le milieu d'une vallée. Nous cuisinons avec l'eau de la rivière adjacente au campement, et la faisons bouillir pour pouvoir également la boire (inutile de tout transporter l'eau nécessaire pour un trek, c'est beaucoup trop lourd). Nuit sous la tente également, il n'y a pas de refuge. Malheureusement, nos espoirs de beau temps fondent à notre réveil alors qu'on découvre la présence d'un ciel complètement couvert de nuages très bas au petit matin... Notre deuxième journée est la plus courte en terme de distance (entre 11-15 km, pas certain), mais la plus exigeante physiquement. Il faut franchir un col à 4750 mètres d'altitude pour atteindre la vallée de Santa Cruz, située au centre de la cordillère. Ma montée se fera sans difficulté en un peu plus de deux heures, sous le manque d'air des hautes montagnes.

Heureusement, le col empêche une bonne partie des nuages présents du matin à traverser dans la vallée de Santa Cruz! L'autre côté du col est en bonne partie ensoleillée et ça semble vouloir se dégager. J'attendrai donc 2h30 le temps que tout soit dégagé en prenant le temps de manger également. Les paysages sont vraiment magnifiques: une vallée de Santa Cruz entourée de montagnes à près de 6000 mètres d'altitude, une lagune verte au pied de quelques-unes de ces montagnes, un petit désert au centre de la vallée, de l'autre côté du col une autre vallée muni de petits lacs de haute altitude. La descente du col vers le deuxième camp, situé au centre de la vallée à 4250 mètres d'altitude se fera également sans embûche.

Puisque j'ai encore plein d'énergie et que le temps est encore très beau, je décide de faire un aller-retour dans un chemin alternatif qui se fait normalement lorsque le trek est fait en quatre jours. Ce fut probablement ma meilleure décision du trek. La vallée que j'ai parcourue pour aller voir cette fameuse montagne nommée Alpamayo est absolument magnifique! Quelle belle journée!

Encore une fois, une nuit sous la tente nous attend. La troisième journée est moins intéressante... Il s'agit de suivre la vallée de Santa Cruz sur plus de 20 km, en traversant de beaux paysages certes, mais qui finissent par tous se ressembler... De plus, je devrai porter mon backpack cette journée puisque d'autres personnes dans le groupe font le trek en quatre jours; les mules suivront le reste du groupe. Et je dois avoir terminé le trek à midi pour attraper le minibus qui me transportera vers Huaraz. Donc, cinq heure de marches en descente rapide avec backpack. Mais bon, ce ne fut pas très difficile, juste long... J'arrive au village à 11h58!

Mais il n'y a pas moyen de décrire l'immensité des paysages qui vous entourent lorsque vous marchez en pleine nature! Le mélange d'effort physique, de nature et de beaux paysages rendent ce sport merveilleux.

Suite à ce trek, j'ai quitté Huaraz dans la nuit pour rejoindre Valérie à Trujillo.


Texte de Valérie, pendant mon asbence:


Pendant ce temps, à Lima, je suis allée au musée d'archéologie, d'anthropologie et d'histoire du Pérou. Situé dans une ancienne maison coloniale, ce musée retrace l'histoire du pays en débutant par les hommes des cavernes jusqu'à aujourd'hui. J'ai donc pu apprécier des maquettes de plusieurs cités  comme elles étaient à l'époque. De plus, les schémas m'ont permis de situer en ordre chronologique les nombreuses civilisations ayant vécu sur le territoire. Bref, j'ai dû quitter après 2h à lire les panneaux explicatifs puisque le musée fermait.

Je suis allée également visiter les ruines de Huaca Pucllana à même le quartier de Miraflores. Ce site, où les travaux d'excavation ont toujours lieu, est un ancien centre cérémonial  en adobe datant de 400 AC. Fait intéressant, les habitants de cette cité vénéraient seulement la Lune puisque le soleil est uniquement présent quelques mois par année à Lima.

Lors de ma dernière journée à Miraflores, je me suis promenée sur la plage rocailleuse à admirer les parapentes flottant au-dessus des falaises et à regarder les surfers glissant agilement sur les vagues.

Je me suis ensuite dirigée vers Casma, très petite ville où je suis restée à peine 24h le temps de visiter les ruines de Sechin. Malheureusement, le site n'est pas entièrement excavé, par manque d'argent. Par contre, les murs du temple principal sont entièrement sculptés de guerriers avec les têtes et les corps décapités de leurs nombreuses victimes. C'était le peuple le plus agressif du Pérou et le seul à avoir gravé sur des pierres alors qu'ils ne connaissaient pas les métaux.

Finalement, j'ai pris l'autobus à Trujillo où je me suis baladée en attendant le retour de Guillaume.


Ensemble à Trujillo:

Trujillo est une belle ville coloniale, mais très bruyante... Remplie de taxis qui nous klaxonnent tous (c'est leur façon de nous demander si on veut un lift...) et d'une circulation qui ne laisse aucune place aux pauvres piétons que nous sommes, son charme colonial a tout de même su nous charmer. Nous y avons visité d'autres ruines, dont l'ancienne ville de Chan Chan, qui fut probablement la plus grande ville d'adobe au monde à l'époque!

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Malheureusement, la vie n'est pas toujours juste... Depuis quelques semaines déjà, Valérie tentait de contacter Alex par E-mail, le locataire de notre condo, mais sans aucune réponse. Nous n'avons pas eu la chance de le connaître beaucoup, mais âgé de 38 ans, Alex nous semblait être un gars très cool et sympathique et était un locataire idéal. Mais il y a quelques jours, on a appris qu'Alex est mort d'une crise cardiaque le 1er novembre en dansant, probablement suite à une prédisposition qu'il ignorait.

Depuis quelques semaines déjà, on se demandait si on allait visiter les Galapagos, puisque c'est extrêmement cher. On avait décidé d'y aller. Lorsqu'on a appris sa mort, on s'est requestionné, puisque l'absense de locataire va créer un petit trou imprévu dans notre budget. Mais après plus mûre réflexion, on a plutôt convenu du contraire, aussi bien d'en profiter maintenant! Nous sommes toujours en vie après tout, non?  On ne sait jamais ce qui nous attend...

Aussi bien en profiter, de cette vie!!! Enjoy!


Quelques photos:


Ruines du temple de Chavín de Huántar, pas trop loin de Huaraz

Montagne de Huascarán, la plus haute du Pérou. Aperçue du minibus en se rendant au début du trek.

Permière journée de trek, sous la pluie

Paysages déprimés sous la pluie

Un peu trempés, arrivés au campement de la première nuit

Ascension du col sous les nuages lors de la deuxième journée de trek

Arrivé au col avec une vue plongeante sur la vallée de Santa Cruz

Vue du col

Moi!

Marche magnifique vers l'Alpamayo

Vallée lors de la marche vers l'Alpamayo

Même chose

Lagune au bout de la vallée de l'Alpamayo

Vue sur la vallée

Paysages de montagne

Ça vous dit quelque chose, peut-être?

Descente de la vallée de Santa Cruz pendant la troisième journée de trek

Paysages pendant la troisième journée

Trujillo, belle mais bruyante ville...

Place d'Armes, Trujillo

Plage au coucher de soleil, près de Trujillo

Site de Huaca de la Luna, près de Trujillo. Les ruines datent d'environ 1500 ans.

Ruines à Chan Chan, près de Trujillo

Ruines à Chan Chan, près de Trujillo
Peut-être que ça vous disait de quoi la montagne en haut... Elle s'appelle la Paramount Mountain, c'est en effet celle qui a été choisie pour le logo de l'entreprise.

Trajet jusqu'à présent

Guillaume et Valérie

vendredi 16 novembre 2012

Océan, désert, et mystères...

Ça fait maintenant quatre mois qu'on est partis. Déjà quatre mois qu'on parcours les plaines, jungles et surtout, les montagnes! Mais on n'avait toujours pas vu de côte ni de plage jusqu'à tout récemment... Le fait qu'on en a vu signifie qu'on a finalement traversé le continent d'ouest en est, partant de Buenos Aires près de la côte antlantique, jusqu'à Lima, jouxtant le Pacifique. On est donc de retour au niveau de la mer!

Avant de quitter Cusco, j'en ai profité pour faire une autre journée de vélo de descente dans la vallée sacrée grâce à Darcy, le responsable de l'agence de voyage québécoise TransAndes qui m'a gentiment prêté son vélo de descente et organisé la journée. Il est pratiquement impossible de trouver un vélo de descente à Cusco... Ce fut donc une superbe journée dans le circuit de compétition de la région.

Et nous avons fini par quitter Cusco pour se rendre à Nazca en utilisant un bus qui nous a brassé toute la nuit, montant et descendant les cols par des routes en lacet interminables... L'attraction principale de Nazca évidemment, ce sont les fameuses lignes de Nazca. Malgré le coût faramineux du tour d'avion nécessaire pour voir les lignes (90$ pour 35 minutes de vol), j'ai payé pour les voir du ciel.

Nazca, comme une grande partie de la côte sud-ouest du Pérou, est en fait situé en plein désert. Les amérindiens qui habitaient Nazca ont dessiné des animaux dans ce désert en remuant un peu le sable. Et on n'a aucune idée de comment ils y sont parvenus non plus, puisque sans voir le dessin des airs, il est impossible d'en voir l'ensemble. Et on ne comprend encore moins pourquoi ils les ont faits; quelle raison pourrait avoir un peuple ancien à dessiner de beaux dessins au sol alors qu'ils ne peuvent même pas les voir... Certaines lignes pointent vers le lever du soleil aux solstices d'hiver et d'été, ce qui laisse croire qu'ils pourraient avoir été utilisés pour prévoir les saisons et les récoltes, mais pourquoi ne pas avoir simplement tracé des lignes droite au sol pointant dans ces directions?

Par contre, vues des airs, ces lignes sont frappantes. La précision des oeuvres et la préservation des lignes vieille de plus d'un millénaire est extraordinaire. Le mystère règne toujours, et le restera probablement encore pour des décennies à venir. Par contre, elles témoignent de l'avancement inestimé qu'avait cette ancienne civilisation.

Donc, le tour d'avion a valu la peine. Cependant, les trois autres passagers ne semblaient pas si sûrs. Mon voisin a vomi pendant la moitié du vol, et les deux autres touristes paraissaient bien heureux de revenir sur le plancher des vaches. Il faut dire que l'avion tournait d'un bord et de l'autre à près de 60 degrés d'inclinaison pour pouvoir bien voir les silhouettes au sol. Pas facile pour ceux qui ont le mal des transports... Valérie en a plutôt profité pour aller voir les lignes à partir d'un mirador; elle ne l'a pas regretté!

On a par la suite filé à Huacachina, un petit village très touristique construit autour d'un oasis en plein désert. L'attraction principale de Huacachina, c'est de faire un tour de dune-buggy dans les dunes du désert avec un conducteur qui conduit en malade et de faire du sandboarding. Un peu étrange de voir tous ces touristes qui se promène avec des bottes de snowboard alors qu'il fait près de 30 C... Bon, on a donc fait le truc touristique, mais on n'a vraiment pas regretté. On faisait d'abord ce tour pour essayer le sandboard, mais on a beaucoup plus trippé à faire du buggy. Faut dire qu'on a probablement pogné le conducteur le plus fou de la gang, il s'est même fait dire de ralentir un peu par d'autres conducteurs de buggy tellement il roulait. Mais bon, ça n'a fait qu'amplifier le rush d'adrénaline. Le sandboard lui m'a démontré mes piètres talents de snowboarder, et donc de sandboarder... On a plutôt finit par descendre les dunes le ventre sur le sandboard.

En direction de Lima, on s'est arrêté le temps d'un matin pour visiter les îles Ballestas, qu'on surnomme également les "Galapagos des pauvres". On ne sait pas si ça porte bien son nom, mais c'est vraiment pas cher et y a plein d'animaux. Il y a tant d'oiseaux qu'il s'agit d'un des sites où le Pérou s'est enrichi durant le 19e siècle à extraire..... du guano! On s'en servait comme engrais à l'époque, avant l'arrivée des engrais chimiques. Donc on a vu une quantité d'oiseaux et de loups de mer, ainsi que quelques dauphins!

Arrivé à Lima, on a tous les deux été charmés par la ville. Ne sachant pas trop à quoi s'attendre, on ne s'attendait pas à trop... Mais ça fait du bien de revenir dans une ville où on retrouve certains aspects qui finissaient par nous manquer: la bonne bouffe, les commodités des grandes villes, moins de klaxons et un endroit sans déchet! Et la ville est super belle, c'est l'une des rares villes sud-américaines où nous sommes d'accord tous les deux pour dire qu'on pourrait très bien vivre et travailler ici. Le quartier où on a résidé, Miraflores, est rempli de parcs et de pistes cyclables, et les intersections sont même munis d'arrêts (très rares de voir des stops en Amérique du Sud...). Quoi qu'on en dise, Buenos Aires ne nous a pas autant charmés; on l'a vu en hiver alors qu'il faisait froid, nuageux et qu'il semblait y avoir une grève des vidangeurs...


On a également eu la chance de visiter les ruines de Pachacámac, près de Lima. Lima est en fait parsemée de sites de ruines datant de plus d'un millénaire, ce qui en fait également une ville avec beaucoup d'histoire et de culture. Et on a également assisté à un spectacle de fontaines d'eau, lumière et musique vraiment à couper le souffle! Dommage que la plupart des touristes qui viennent au Pérou ne passent à peu près pas de temps dans cette ville, ça vaut vraiment le coup de la découvrir!

Depuis ce matin, je suis à Huaraz, de retour dans les montagnes de la cordillère blanche. Valérie a plutôt décidé de suivre la côte vers le nord, pour éviter le froid et la pluie des montagnes présent à ce temps-ci de l'année. On va se rejoindre à nouveau sur la côte dans une semaine.

Les photos:


Une spécialité locale de Cusco: du cochon d'inde cuit au four! Sur l'image, il s'agissait d'un de mes derniers soupers à Cusco. Hors de prix mais succulent!

Le colibri, à Nazca

Le condor

Autres dessins à Nazca. Si vous regardez, vous pouvez voir Valérie qui attend sur le bord de la route après être allé au mirador (point de vue). On s'est croisés sans le savoir!

Oasis à Huacachina

Notre dune-buggy, dans les dunes de Huacachina

L'auteur de ce blog et sa blonde!

Les dunes de Huacachina

Image au hasard d'une dune qu'on a descendu en sandboard, sur le ventre
 
La première fois qu'on voit la plage du voyage!

Dessin laissé par les Paracas près des îles Ballestas. Un autre vestige du passé inexpliqué...

Les îles Ballestas, remplis d'oiseaux

Îles Ballestas

Loups de mer relaxant aux îles Ballestas

Îles Ballestas

Pelicans aux îles Ballestas

Plaza San Martin, à Lima

Les habitants de ce quartier pauvre de Lima on réussit à égayer un peu leur quartier!

Place d'Armes, à Lima. La place d'Armes de chaque ville péruvienne est toujours la place la plus importante de la ville.

Enfin, des spécialités culinaires locales qui sont dignes de ce nom! Il s'agit d'une Causas, faite à base de patates.
Le quartier de Lima où on a résidé, Miraflores

Les ruines de Pachacámac, près de Lima

Énorme fontaine d'eau dans un parc de Lima

Par hasard, on s'est retrouvé au resto où Lonely Planet s'est inspiré pour décrire la bouffe du Pérou!

Trajet jusqu'à présent


Guillaume