vendredi 26 octobre 2012

Canyon et condors

Au Pérou se trouvent les deux canyons les plus profonds de la planète, les canyons de Colca et de Cotohuasi. Oubliez le Grand Canyon, qui fait environ 1730 mètres de profondeur; le canyon de Cotohuasi en fait plus de 3350 mètres, et celui de Colca est une centaine de mètres moins profond. Un trek très populaire parcours quelques villages au fond du canyon de Colca, mais débute plus de 1000 mètres plus haut.

Puisqu'il est très facile à faire par soi-même, nous l'avons fait par nos propres moyens. Et nous ne l'avons pas regretté, puisqu'il s'agit probablement du trek le plus aisé à faire sans guide que j'ai fait. Au départ du petit village de Cabanaconde, à 3300 mètres, nous pouvons apercevoir à la fois la neige sur les sommets des montagnes opposées et l'oasis de verdure tout au fond du canyon. La profondeur est impressionante, nous allons descendre environ 1000 mètres plus bas pour y passer la première nuit. Et arrivés à destination, c'est le gros luxe, nous avons droit à un bel auberge très propre avec douches d'eau chaude et de très bons repas. Ça change de la tente au milieu du frette disons. La deuxième journée se passera de la même façon, mis à part qu'on passera plusieurs villages au fond de la vallée, et qu'on devra remonter les 1000 mètres qu'on a descendu la veille. Mais puisqu'on fait le trek en deux jours plutôt que trois, on se rend compte qu'on va devoir manquer une nuit dans un auberge qui comprend également de très belles chambres dans un oasis de palmiers et chutes, mais également une piscine. Disons que c'est vraiment du trekking de luxe!!!

On a donc eu droit à très beau trek. Scène cocasse, en allant demander de l'information dans une maison d'un village en chemin, Valérie est tombé sur un endroit où la famille élevait des cochons d'indes... pour les manger. Et la femme était en train d'en éplucher un. Eh oui, le cochon d'inde est un plat typique très prisé au Pérou. Ça fera partie de mes prochaines dégustations.

Et le lendemain, on a eu droit à un spectacle assez extraordinaire, sinon très touristique. Le matin, les condors de la vallée profitent des thermales ascendantes pour planer très près d'un site touristique nommé La Cruz del Condor. Si vous êtes comme moi avant de partir pour l'Amérique du Sud et que le condor ne vous dis pas grand chose, il s'agit de l'oiseau avec la deuxième plus grande envergure d'aile au monde, allant jusqu'à 3.5 mètres!!! Et ils volaient parfois à quelques mètres de nous, très impressionnant!

Nous avons également continué à visiter la ville d'Arequipa, qui fut une très belle ville, mais que nous avons finalement toutefois moins aimé que Sucre en Bolivie. Et nous sommes maintenant à Cusco, au coeur de l'ancien empire Inca. Nous allons donc commencer à visiter des ruines incas très connus, et d'autres sites moins connus. À vous de découvrir dans le prochain blog.

Les photos:


Arequipa, entourée de montagnes et volcans

Couvent de Santa Catalina, à Arequipa

Couvent de Santa Catalina, à Arequipa

Place d'Armes, Arequipa

Début du trek dans le Cañon del Colca

Vue sur le canyon, en descendant

Vue sur le canyon, tout en bas

Élevage de cochons d'indes...

Villages en bas de la vallée

Tout ce qui monte doit redescendre. L'inverse est vrai aussi...

Prêt pour la montée

Il s'agissait quand même de trekking de luxe, c'est pas souvent qu'on a droit à une piscine sur le chemin!

En haut du canyon

Canyon vu du haut

Condor

La taille du condor en avant-plan de la foule donne une petite idée de sa grandeur

Autre condor

Paysages près du canyon

Trajet jusqu'à présent

Guillaume

jeudi 18 octobre 2012

Un pays très intéressant à visiter!

Après deux mois et une semaine en Bolivie, nous avons finalement quitté le pays pour se rendre au Pérou. Il faut dire que nous avons beaucoup aimé la Bolivie (il ne faudrait pas que mon dernier message laisse présager le contraire), sinon nous n'y serions pas restés aussi longtemps. Alors, après tout ce temps, j'ai décidé d'en faire un petit compte rendu, bien entendu selon nos impressions du pays.

La Bolivie est le pays le plus pauvre d'Amérique du Sud en terme de richesse par habitant, mais ironiquement est l'un des pays ayant le plus de richesses naturelles du continent. Son sous-sol est rempli d'or, d'argent, d'étain, de lithium et de plein d'autres métaux précieux. Des villes comme Oruro ou Potosí nous ont témoigné du fort sentiment ouvrier et de l'héritage minier du pays. La descente du río Beni en bateau nous a également démontré la forte présence d'or dans la rivière, puisque nombres d'hommes et de femmes habitants les villages avoisinants la scrutaient, munis de filtres permettant de séparer l'or du sable. De plus, pendant plus de deux semaines, il y a eu des blocages routiers autour de La Paz, causés par les miniers d'Oruro qui voulaient nationaliser des mines. Et bien que nous n'avons pas visité la région du Chaco, au sud-est du pays avoisinant le Brésil, il semblerait que le sous-sol de cette région soit rempli de pétrole. Donc, bien entendu, la fierté ouvrière se sent dans le pays.

Mais il y a plusieurs Bolivies. Celle des indigènes vivant dans leurs villages traditionnels selon leurs coutumes centenaires: danses, habillements et rituels. Celle des universitaires et intellectuels vivants dans les grandes villes du pays, comme Sucre notamment. Celle des gens vivants sur l'Altiplano ou dans les montagnes, et celle des gens vivants dans les basses terres amazoniennes. Celle de la cholita (femme portant l'habit traditionnel), de la femme moderne ou même des deux en même temps. Celle de tous ces gens qui ont un petit commerce dans la rue, ou des hommes et femmes d'affaires qu'on croise dans le centre-ville moderne de La Paz. Bref, il y a une telle diversité en Bolivie.

Ainsi, on ressent un certain déchirement dans ce pays entre traditions et modernisme. Il semble que l'actuel et premier président métis du pays, Evo Morales, soit très populaire auprès de la classe ouvrière, des paysans et des indigènes pour le respect des traditions, de la culture de la coca et de la bonne gestion des ressources naturelles. Par contre, il semble que plusieurs personnes éduquées vivant dans les villes éprouvent un certain mépris à son égard pour son retour vers la tradition et la terre, son affront envers l'héritage livré par les descendants espagnols en Bolivie ou encore pour son penchant gauchiste. Par contre, il semble que la  majorité des gens s'entendent pour dire qu'il y a beaucoup moins de corruption qu'il y en avait sous les  gouvernements antérieurs.

Du point de vue de ses paysages, la Bolivie reste un pays à couper le souffle. Les paysages en haute altitude, les montagnes et les cordillères que nous avons amplement visités durant notre séjour, sont absolument magnifiques. Ces paysages se composent de montagnes multicolores, de glaciers et lagunes ainsi que de grandes vallées arides et sèches. Et les paysages de basse altitude sont composés de jungle, de la pampa (jungle et champs) et de rivières brunes ou se retrouvent une telle variété d'animaux. Et entre les deux, il y a les Yungas et les cloud forests, étant un mélange de montagnes et de forêts vertes.

Un pays très intéressant à visiter!


Depuis la dernière mise-à-jour du blog, j'ai rejoint Valérie à La Paz en avion depuis Trinidad, non sans peine. Trente minutes après le décollage du petit avion de 19 places, nous avons dû faire demi-tour puisque la météo était trop mauvaise et qu'il était impossible de voir la cordillère, l'avion n'étant pas équipé des instruments de détection du terrain. Fait intéressant, le cockpit était ouvert et me permettait de voir les instruments de vol; l'avion volait à 20 000 pieds d'altitude et quelques montagnes de la cordillères se trouvent à plus haute altitude (le Huayna Potosí se trouve à quelques pieds sous la barre des 20 000 pieds). On a donc redécollé avec un avion muni d'instruments permettant de mieux guider l'appareil, non sans moins de turbulences assez violentes, et on s'est finalement rendu à La Paz. Au-dessus de la ville, le terrain me paraissait bien moins bas qu'auparavant, l'aéroport de La Paz étant située à plus de 13 000 pieds d'altitude. Moi et Valérie étaient bien contents de se retrouver après plus d'une semaine.

Nous avons continué notre périple vers le lac Titicaca. Ça a vraiment été un coup de coeur du voyage! Du côté Bolivien (le lac est partagé entre la Bolivie et le Pérou), nous avons passé par le petit village de Copacabana, situé dans une baie. Nous y avons vu l'un des plus beau couchers de soleils que j'ai vu, mais malheureusement je n'avais pas ma caméra avec moi et je n'ai pu capturer que les derniers instants (j'ai dû courir aller la chercher)... De là, nous avons pris un bateau vers la Isla del Sol, absolument magnifique! L'île est occupée de plusieurs très beaux villages, est parsemée de ruines incas et aucun véhicule ne peut circuler sur cette petite île de moins de 10 km de longueur. Donc après une nuit sur l'île, sa traversée s'est fait à pied et dans le calme total, avec certains paysages dignes de cartes postales des îles grecques, mis à part la Cordillera Real enneigée en arrière-fond.

Nous avons finalement traversé du côté péruvien pour se rendre à Puno, une grande ville aux abords du lac. Nous comptions bien y rester deux nuits pour s'en servir comme base pour aller visiter les fameuses îles flottantes du lac. Par contre, puisque nous voulions visiter d'autres îles flottantes que les très, très touristiques îles de Uros, une agente de tourisme nous a recommendé de se rendre immédiatement au petit village très peu visité de Llachon, d'où on peut visiter de plus petites îles flottantes moins visitées. En fait, elle aurait pû dire qu'elles ne sont pratiquement pas visitées; nous avons été les seuls touristes de la journée et les habitants de l'île flottante ne semblent pas en voir très souvent. Ce petit séjour à Llachon a été génial, nous sommes restés dans la famille d'un jeune homme que nous avons rencontré sur la route vers son village, de quoi rendre le contact beaucoup plus humain que dans les traditionnels hostales. Avec lui, nous avons installé des filets de pêche dans le lac, ramené ses vaches, joué avec les enfants de la famille et mangé avec eux. Encore une fois, nous n'avons croisé aucun autre touriste à Llachon, mis à part un couple faisant de la prospection pour une agence de voyage... Nous n'avons vraiment pas regretté la grande ville de Puno et ses tours ultra-touristiques!

Nous sommes maintenant à Arequipa depuis hier soir, la deuxième plus grande ville du Pérou. Notre petite visite de ce matin nous a charmé, elle est une sérieuse concurrente à Sucre comme étant la plus belle ville que nous ayons visité jusqu'à présent en Amérique du Sud! Je donnerai plus de détails dans la prochaine mise-à-jour.

Les photos:


Baie de Copacabana, vue d'une petite montagne environnante

Après tant de marche, mes souliers avaient besoin d'un bon nettoyage!

Vue en montant la Isla del Sol

Vue de notre hôtel, sur Isla del Sol

Autre vue de notre hôtel

Pendant la marche sur l'île. Remarquez les montagnes en arrière-fond.

Dignes de certaines îles grecques!

Ruines incas sur l'île

Plus de paysages de l'île

Notre chemin de marche!

Notre arrivée à Llachon, Valérie étant avec un jeune homme rencontré dans le bus

Valérie et moi avons aidé à installer le filet de pêche, sous un coucher de soleil!

Coucher de soleil sur le lac

Coucher de soleil sur le lac

îles flottantes

îles flottantes

Vue sur Llachon

Trajet jusqu'à présent

Vos commentaires sont toujours appréciés!

Guillaume

mercredi 10 octobre 2012

La gastronomie bolivienne

Aujourd'hui, j'ai décidé de vous parler d'un sujet qui reste toujours important dans un voyage: La bouffe! C'est peut-être une certaine écoeurantite aigüe de la bouffe bolivienne ces derniers jours qui m'a emporté sur ce sujet, mais bon, j'avais envie d'en parler.

Quelle est la bouffe typique de Bolivie vous allez me demander? Assez simple, le premier plat est généralement une soupe consituée d'un bouillon assez simple, agrémenté de nouilles, quelques légumes et d'un morceau de viande non comestible, tel qu'un os ou d'une patte de poulet. Ensuite, dans les montagnes, le "segundo" est constitué immanquablement de riz, de patates, d'un poulet frit très salé ou d'un morceau de boeuf trop cuit (genre semelle de botte...), et si vous êtes chanceux d'un peu de légumes comme des tomates  (si vous pouvez les manger...! Il est déconseillé aux voyageurs de manger des tomates, quoi que j'en mange depuis mon arrivée en Bolivie sans aucun problème). Dans les coins plus chauds, seule variation, les patates sont remplacées par du plantain cuit... Je peux vous dire qu'on se tanne assez vite de manger de la semelle de botte et de la bouffe trop salée. La bouffe de rue n'est pas beaucoup mieux... Le plat typique consiste en un fameux hamburger et frites, quoi qu'on puisse trouver plus de poulet frit et de plats de frites à toutes les sauces. De quoi se nourir très sainement! Et pour déjeuner, le Bolivien moyen va manger un morceau de steak avec un oeuf sur le dessus, accompagné de beaucoup de riz, d'une tomate et de plaintain ou patates. Miam miam! Quelle surprise, beaucoup de Boliviens semblent souffrir d'un léger problème d'embonpoint.

Heureusement, il y a les restos axés vers le touriste, dans les villes touristiques! Ils sont généralement assez ou même très bons, mais manquent généralement un type d'ingrédient qu'on pourrait juger important au Canada (quoi que pourraient en douter la plupart des Boliviens): des légumes! Et même dans ces restos, on se tanne des sempiternelles sandwiches, pizzas pâtes et milanesas. Et il y a les très bons restos qui nous sauvent, qu'on ne trouvent que dans certaines grandes villes, mais qui coûtent quand même pas mal plus cher.

Je crois que je vous parle de bouffe parce que ces derniers jours, je me suis promené dans quelques villes vraiment très peu touristiques (j'ai vu un couple de touristes en 6 jours, c'est tout), et que malheureusement dans ces ville il est même difficile de trouver du pain pour déjeuner (j'en ai cherché pendant une heure l'autre jour pour n'en trouver que du pas très bon), donc vous pouvez imaginer le reste. Heureusement, j'ai eu la chance de manger de la queue de caïman avant-hier, qui a un bon goût, mais elle me semblait trop cuite. Et hier soir, grâce à mon chauffeur de moto qui m'a emporté à ce bon restaurant, pour la somme de 7$ j'ai eu le plus gros repas que j'ai eu depuis mon arrivée en Bolivie: 3 morceaux de steaks (bien cuit celui-là!), un risotto, un plat contenant l'équivalent de 3 tomates entières et beaucoup de plantain frit! Inutile de vous dire que je n'ai pas tout terminé...

Valérie pourrait vous en dire encore plus sur son écoeurantite de la bouffe bolivienne; elle a eu des problèmes digestifs pratiquement depuis notre arrivée en bolivie, et a été diagnostiqué d'une salmonelle la semaine dernière qu'elle a dû traiter aux antibiotiques... En plus, elle fait hyper attention à ce qu'elle mange. Donc, en plus de ne pas être très bonne, la bouffe bolivienne n'est pas très salubre non plus...

Je ne voudrais pas laisser une note trop négative sur la bouffe, on a eu droit à d'excellents repas en Bolivie dans certains bons restos (même une poutine, à La Paz!), et il est généralement possible de trouver des plats végétariens dans les grandes villes.

Bon assez parlé de bouffe, parlons maintenant du voyage!  Comme je vous ai dit la dernière fois, Valérie s'est envolée pour La Paz mardi la semaine dernière. De mon côté, j'ai continué seul jusqu'à la ville de Trinidad, la grande ville de l'Amazone bolivien (bon, si on peut appeler une ville de 60 000 habitants une grande ville...). Après le départ de Valérie, j'ai passé trois jours dans une réserve privée et protégée près du parc national Madidi, car ironiquement elle est beaucoup mieux protégé que le parc lui-même. Puisqu'elle est si bien protégée, j'ai eu la chance de voir plusieurs familles de singes d'espèces différentes, des caïmans, une énorme grenouille et une tarentule. Malheureusement, la température n'a pas joué en notre faveur, une journée où on est allé pêcher du piranha (on en a attrapé une dizaine!), on a dû marcher pendant environ une heure sous une pluie diluvienne clairement digne des forets tropicales. Mais en plus d'être désagréable, la pluie fait que les animaux se cachent...

Suivant ce séjour dans la réserve, je me suis dirigé vers le petit village de San Ignacio de Moxos, en passant par ce qui a probablement été le pire trajet de bus de nuit que j'ai fait (essayez de dormir sur une route de terre complètement défoncée pour voir...). Par contre, j'ai eu la chance de visiter le village avec une guide locale très intéressante, ce qui a compensé pour le trajet de nuit. Et j'ai finalement fait le dernier bout de chemin jusqu'à Trinidad, où j'ai passé 3 jours. Trinidad, comme ville, n'a absolument rien d'intéressant mis à part quelques paresseux qui vivent dans les arbres de la plaza centrale. Par contre, les alentours étaient bien intéressants. J'ai fait du cheval dans une estancia (l'équivalent d'un ranch); on a emmené un troupeau de  vaches vers l'abatoire en les poursuivant à cheval! Et j'ai également fait du canot sur une rivière à proximité, dans le but de voir des dauphins roses. Et cette fois j'ai été gâté, on en a vu plein alors qu'à ce temps-ci de l'année ils sont généralement difficiles à apercevoir!

Bon, je dois prendre un avion pour retourner à La Paz et rejoindre Valérie. Nous allons enfin entrer au Pérou dans les prochains jours!

Quelques photos:

On a eu droit à la visite d'un toucan à une piscine de Rurrenabaque!

Colonie de fourmies coupeuses de feuille montant un arbre

Les fameux oiseaux de l'Amazone!

Des minis singes-écureuils

Une tarentule, qui a son nid dans la salle à manger où on mangeait chaque jour!

Un caïman, la nuit
Bon, mes talents de pêcheurs ne sont pas tout à fait au point, mais j'ai quand même réussi à pêcher un piranha et un poisson-chat

Des singes cappuchinos

Papillon bleu très typique de l'Amazone. J'ai réussi à le faire venir sur ma main.

Plus de papillons

Danse traditionnelle, à San Ignacio de Moxos

Danse traditionnelle, à San Ignacio de Moxos

Près de Trinidad

Un paresseux dans un arbre de la place centrale de Trinidad

Trajet jusqu'à présent

Guillaume