vendredi 15 février 2013

Bilan de voyage

En écrivant ce message, je vois la neige par la fenêtre devant moi. Eh oui, nous sommes maintenant de retour au Québec depuis hier soir. Il faut maintenant se réhabituer aux habitudes normales de chez nous:

- Ne pas jeter le papier de toilette dans la poubelle lorsqu'on va aux toilettes
- Ne pas sentir le besoin de garder les restants de bouffe dans notre sac pour la manger plus tard (par exemple, les petits pains au resto ou les sachets de sucre restants venant avec le café)
- Avoir un chez-soi avec un lave-vaiselle et toutes les autres comodités qui viennent avec
- Ne plus parler en espagnol aux gens qu'on rencontre
- Pouvoir traverser la rue sans avoir peur de se faire frapper à tout moment
- Pouvoir prendre une douche nu-pied (pour Valérie)
- Pouvoir manger normalement sans se soucier d'être malade (pour Valérie)
- Pouvoir boire l'eau du robinet
- Ne plus avoir besoin de rouler nos vêtements pour qu'ils prennent moins de place dans nos sacs à dos
- Et d'autres habitudes qui vont me revenir au fur et à mesure...

Je crois que nous pouvons aussi maintenant dire que nous savons parler espagnol. Sans être aussi à l'aise qu'en anglais car il me manque encore pas mal de vocabulaire, de mon côté je peux très bien avoir une discussion remplie sur plusieurs sujets avec des hispanophones sans vraiment chercher mes mots!

Bon, puisqu'il n'y a pas grand chose à dire sur ce qu'on a fait à Bogota (visites de musées et du centre historique), je me disais bien qu'il faudrait que je termine ce blog de voyage par un bilan. Donc voici quelques chiffres et information intéressants et un peu inutiles sur notre long voyage:

Transports:

Malgré ce qu'il peut en paraître sur plusieurs cartes mondiales (la plupart des cartes montrent les pays de l'hémisphère sud plus petits qu'ils ne le sont en réalité, car l'équateur généralement est décentré vers le bas), l'Amérique du Sud est très vaste. Sa superficie totale convre pratiquement la totalité du Canada et des États-Unis réunis! Cela va donc sans dire qu'on a parcouru de bonnes distances pendant ce voyage. Voici quelques chiffres (ce sont les miens, puisque Valérie et moi ne se sommes pas toujours suivis):

- 445 heures d'autobus, jeep, camion et autres transports terrestres motorisés pour parcourir un peu plus de 20 000 km (ceci n'inclut pas les taxis et autres transports à l'intérieur des villes)
- 45 heures de bateau pour parcourir une distance que j'ignore...
- 20 heures de vélo sur route et descente en montagne pour parcourir environ 380 km
- 120 heures de marche en trekking et de montée de montagnes pour parcourir environ 350 km
- 23 heures de vol pour parcourir environ 16 750 km

- Pays dans lequel on a fait le moins de bus pour le temps passé dans le pays: Bolivie (98 heures en 70 jours -> 1,4 heures/jour)
- Pays dans lequel on a fait le plus de bus pour le temps passé dans le pays: Colombie (122 heures en 42 jours -> 2.9 heures/jour)
- Pays avec le meilleur rapport qualité/prix pour les bus: Pérou (Bus super comfortables à deux étages avec repas souvent inclus pour un prix dérisoire)
- Pays avec le moins bon rapport qualité/prix pour les bus: Colombie (Bus de jours très moyens et assez chers, et bus de nuits très chers avec rien d'autre d'inclus sauf la climatisation dans le tapis à en devenir malade...)

J'insère également une énorme carte illustrant notre itinéraire total:



Visites:

- Nombre de jours de voyage: 218
- Nombre de pays visités: 5 (excluant notre entrée à la frontière du Paraguay pour se faire virer de bord...)
- Nombre de villes/villages visités: 73
- Nombre de cathédrale/églises visitées: Inombrable...
- Pays qu'on a préféré: Bolivie
- Pays que j'ai le moins préféré: Argentine (On a aimé tous les pays qu'on a visité, mais il faut faire un choix...)
- Pays que Valérie a le moins préféré: Colombie (Il y a fort probablement un lien à faire avec le nombre d'heures de bus par jour, et Valérie commençait à être fatiguée vers la fin du voyage, donc c'est peut-être un peu biaisé. Dans mon cas, la Colombie a été mon 2e pays préféré...)
- Ville la plus décevante pour ce à quoi on s'attendait: Oruro, Bolivie
- Ville la moins intéressante, mais on s'y en attendait: Tulcán, Équateur
- Ville la plus bruyante: Trujillo, Pérou
- Ville coup de coeur: Sucre, Bolivie
- Plus belles villes coloniales: Potosí (Bolivie), Sucre (Bolivie), Arequipa (Pérou), Cuenca (Équateur), Quito (Équateur), Popayan (Colombie), Cartagena (Colombie), Barichara (Colombie), Villa de Leyva (Colombie)

Logement:

- Nombre d'hôtels/auberges/guesthouses dans lequel on a dormi: 67
- Nombre d'endroits où on a dormi chez l'habitant ou dans des familles: 8
- Nombre de nuits sous la tente ou à la belle étoile: 13
- Nombre de nuits passées dans l'autobus: 13
- Nombre de nuits passées sur un bateau: 3
- Pays dans lequel on a dormi dans les hôtels les plus merdiques: Argentine
- Pire chambre d'hôtel: Il faut donner la palme à un hostel de Posadas (Argentine) dont je ne me souvient malheureusement plus du nom. Tout étant cher là-bas, on a dû se payer l'hôtel le moins cher à environ 30$/nuit, mais l'ambiance du lieu rappelait celle d'une maison hantée: glauque et sombre avec des murs remplis de moisissure. De quoi rappeler les pires chambres que j'ai eues en Asie (mais que je payais environ 3$/nuit)
- Pays dans lequel on s'est le plus fait chier avec les hôtels: Colombie (hôtels pleins, nuits en dortoir obligés, prix ridiculement élevés pour la haute-saison, nuit dans un grenier, nuit à côté d'un groupe de Colombiens sans aucune classe, et j'en passe...)
- Pays dans lequel on a été le plus récompensé pour s'être fait chier par les hôtels: Colombie (On s'est retrouvé dans un appartement de luxe à Bogota qui valait trois fois le prix qu'on a payé, puisque la chambre qu'on avait réservée avait été inondée par les pluies diluviennes à notre arrivée!)

Nourriture:

- Pire nourriture locale en général: Bolivie
- Nourriture la moins chère: Bolivie
- Meilleure nourriture et spécialités culinaires: Pérou (un vrai délice!)
- Nourriture la plus chère: Argentine
- Meilleur vin: Argentine bien entendu, mais suivie surprenamment près par la Bolivie
- Pays où on boit le moins de café instant: Argentine
- Meilleur café: Colombie
- Meilleures bières locales populaires: Colombie
- Meilleur resto: Difficile puisqu'il y en a eu plusieurs très bons, mais je crois que je dois donner la palme à deux très bons restaurants péruviens. Chicha (resto chic et très cher à Arequipa du chef péruvien très connu Gastón Acurio) et Cesar (restaurant servant des causas, excellente spécialité culinaire de Lima).

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Bon, assez de statistiques inutiles, j'espère que vous avez apprécié lire notre voyage à mesure qu'on le vivait. Du moins, nous avons adoré notre périple, et j'ai bien aimé écrire ce blog!

Guillaume

lundi 11 février 2013

Into the Wild!

On m'avait dit que le trek de six à sept jours du El Cocuy est le meilleur trek de Colombie, et également l'un des meilleurs treks d'Amérique du Sud. Le goût de l'aventure m'appelle donc à nouveau, et je décide de me rendre au petit village de El Cocuy pour préparer et faire ce trek. Par contre, je ne me doutais pas que j'étais sur le point d'entreprendre le plus beau trek que j'ai fait de ma vie...

El Cocuy est un petit village colonial paisible et éloigné de tout, où le temps semble couler à son propre rythme; c'est à dire pas très rapidement. Très traditionnel, les hommes s'y promènent tous en portant leur poncho gris, leur chapeau gris, ainsi que leur moustache, ce qui donne un aspect très paysible à la ville.


Puisque j'étais plutôt limité en temps, je décide de faire ce trek en cinq jours, puisque je sais très bien que mon corps me permet de m'acclimater très rapidement aux hautes altitudes de ce trek, avoisinant les 4 400 mètres en moyenne (il est normalement recommendé de s'acclimater un jour ou deux à l'altitude). Par contre, en une seule journée, il me faudra trouver une tente (la seule chose nécessaire pour faire du trekking qu'on n'a pas emporté dans nos bagages), une bouteille de combustible pour mon réchaud (j'ai perdu la mienne en Équateur), un partenaire de trek, une bonne carte des environs, et une boussole ou un bon guide selon le choix. Trouver des bons articles de plein-air est très difficile en Colombie, et je redoute pouvoir trouver la bouteille de combustible. Par contre, à ma grande surprise, tout juste arrivé à mon hôtel il y a Rafael, un guide de haute montagne très professionnel (il est l'un des rares Colombiens à avoir fait l'ascension de l'Everest), qui possède une agence de location d'équipement. Il possède la bouteille dont j'ai besoin et me permet de louer une tente alpine! Après avoir fait la recherche de tous les hôtels de la ville, c'est à dire environ cinq, pour me trouver un partenaire, je tombe finalement sur Kim, un Belge qui vient d'arriver dans le village et qui veut faire ce trek également. On décide finalement de prendre un guide, puisque le risque de brouillard dans les montages est plutôt élevé, que le chemin n'est pas très clair pendant une bonne partie du trajet et que je suis très limité en temps (donc ce n'est pas le temps de se perdre et de perdre une journée de marche). Après avoir acheté la toute la nourriture, on est fin prêts à partir le lendemain!

L'ascension vers le début du trek se fait à l'aide du lechero, un camion quitte El Cocuy à 6h et qui passe dans les villages en altitude situés entre El Cocuy et son village rival: Guïcan. Il sert à récolter le lait des paysans ainsi qu'à transporter des gens et autres matériels requis cette journée là. On a de la chance, un canal d'écoulement d'eau est brisé près du début du sentier; le lechero doit donc emporter les gens et matériaux servant à le réparer, ce qui nous permet d'économiser 40 minutes de marche supplémentaire ce matin là!

Dans le lechero, transportant nos sacs, des gens et un peu de tout...
C'est bien, puisque la première journée de trek s'avère comme l'une des plus difficile du parcours. Nous marchons avec nos six jours de nourriture (un jour d'extra, au cas où), devrons traverser deux cols et marcher pendant environ sept à huit heures pour nous rendre à notre premier campement, prévu sur le bord de la Laguna de la Plaza.


Malheureusement, le temps ne se fait pas très bon en cette saison normalement très sèche (février est normalement le temps le plus sec et clair de l'année pour faire ce trek): le brouillard rôde dans les environs depuis notre réveil et ne semble pas trop vouloir s'estomper... Par contre, on marche dans une très belle végétation qui à priori, semblerait plus appartenir aux fonds sous-marins qu'aux hautes montagnes.



La première partie de la marche se fera donc sous les nuages, alors qu'on parcours le río Lagunillas et ses nombreuses petites lagunes, ainsi que notre premier col: le col de Cusirí à 4 450 mètre d'altitude.


Montée vers le col. On peut apercevoir les nombreuses petites lagunes au loin.
De l'autre côté du col, l'épais brouillard nous attend, suivi d'un peu de pluie... De l'autre côté également, aucune communication possible avec le monde extérieur à moins d'avoir un téléphone GPS, puisque la communication par téléphone cellulaire ne fonctionne plus. La marche continuera donc sans qu'on ne puisse rien voir des alentours apparemment magnifiques, et dans le froid et l'inconfort de la pluie. Donc, du deuxième col, la vue normalement splendide en temps découvert nous est cachée. De plus, Kim commence sérieusement à ressentir les effets de l'altitude: maux de têtes, perte d'appétit, souffle très court et étourdissements. Le moral commence à descendre pendant cette marche exténuante avec nos 20 kg sur le dos.

Quelle vue superbe...
Avec le temps qu'il fait, on décide plutôt de faire notre campement à vingt minutes de la Laguna de la Plaza, sous une petite cave nous protégeant de la pluie pour cuisiner et dormir. On garde espoir que le lendemain matin sera dégagé (en ces haute montagnes, le matin est toujours le moment le plus découvert). Malheureusement, Kim éprouve de graves difficultés avec l'altitude pendant la nuit, et réussi à peine à dormir. Je l'entend respirer très très fort, et il doit s'asseoir de temps à autre pour pouvoir reprendre son souffle. Notre moral, déjà bien bas, se dirige tranquillement vers les talons... Heureusement, le lendemain matin, tout est complètement dégagé et nous permet finalement d'apercevoir les paysages qui nous entourent. Mais Kim est en bien mauvais état avec son gros mal de tête dû au mal des montagnes...

Notre campement, le matin de la deuxième journée
On doit donc prendre une décision: soit on continue le trek avec Kim dans cet état potentiellement dangereux, voire mortel dans des cas extrêmes, soit on revient aux cabañas qui se trouvent près des lagunes de la journée précédente en retraversant les deux cols de la veille. Continuer implique qu'il n'y a aucune communication possible avec le monde extérieur ni aucun village pendant les quatre prochains jours, tout en restant aux mêmes altitudes; retourner veut dire qu'on oublie le trek et qu'on gage sur sa sécurité. Kim, n'ayant pas de symptômes trop avancés (nausée et diarhéee par exemple), décide qu'il est prêt à continuer, même si notre prochain campement sera juché environ 200 mètres plus haut.

Les paysages se font finalement très beaux en ce début de deuxième journée alors qu'on se dirige vers la Laguna de la Plaza sous un ciel découvert, avec une végétation d'altitude qui continuera à nous impresionner. Ce qui nous remonte énormément le moral!


Nous apercevons finalement la Laguna de la Plaza après une vingtaine de minutes de marche, et là je dois dire que nous sautons de joie. Les décors environnants semblent absolument magnifiques!

Nous apercevons la lagune au loin, moi derrière notre guide avec son accoutrement rappelant celui d'un cosmonaute.
Et vraiment, elle est magnifique cette lagune! D'un côté, les hautes montagnes dont le majestueux Pan de Azúcar (pain de sucre), juchée à 5 130 mètres d'altitude. De l'autre côté, un ravin descendant 1 000 mètres plus bas qu'on surnommera la fin du monde!

La Laguna de la Plaza, avec deux Américains qu'on a rencontrés et camperont la deuxième nuit

De l'autre côté, le ravin qu'on surnomera "la fin du monde"
La marche continuera à être magnifique et complètement dégagé pendant le reste de la journée, mis à part un gros nuage qui nous obstruera la vue pendant une vingtaine de minutes.

Autre type de végétation qui semblerait plutôt devoir vivre sous l'eau...
Un nuage au loin nous obstruera la vue quelques minutes
L'eau est potable et se boit à même les rivières pendant tout le trek!
Suivra l'ascension du col de Balcones, dans les grosses roches des moraines formées par les glaciers des montagnes environnantes.


En montant la fin du col, très abrupte, je sens mon souffle court, et l'épuisement qui s'en suit me rappele vaguement l'ascension des hautes montagnes que j'ai fait dans le voyage (puisqu'on porte nos vingt kilos sur le dos), mais sur une courte durée. Par contre, j'ai peur pour Kim. Il nous suit de loin en s'arrêtant à chaque trois pas pour reprendre son souffle; il avance au rythme de l'escargot. Après une éprouvante marche, il nous rejoint sur le col et m'apprend à ce moment qu'il a une condition cardiaque: son coeur est inversée, c'est à dire que son sang fait le trajet inverse et que la partie la plus faible de son coeur exécute le plus dur labeur. Il me dit que son coeur battait à cent mille à l'heure et qu'il avait peur (le coeur qui palpite en altitude est un autre symptôme du mal des montagnes), mais là je commence sérieusement à me demander si on a pris la bonne décision en continuant le trek...

Vue de l'autre côté du col sur notre prochain campement, à la Laguna del Pañuelo
Heureusement, Kim se portera de mieux en mieux à mesure que le trek avancera et ces palpitations ne seront qu'un évènement singulier. Son défi des prochains jours sera le manque constant d'énergie causé par la perte de son appétit. En trek, c'est très important de récupérer la grande quantité de calories qu'on brûle pendant la journée.

Le site du campement est vraiment magnifique, avec sa lagune verte et son autre d'une eau pure et claire, donnant sur la vallée de la fin du monde! Vraiment, quelle magnifique journée!


Après une nuit froide à environ -10ºC, le matin frais nous gâte en nous procurant un air cristallin et figé sans aucun vent. Quel plaisir que de se réveiller sous ces géants de glaces coupé du monde et loin de toute civilisation! Ce qui remplit ma caméra de photos toutes plus belles les unes que les autres sur les environs du campement!

Moi en train de préparer du gruau, le déjeuner  par excellence du trekker
L'air est complètement figé, donnant des lagunes au reflets cristallins


La fin du monde, encore!
Les paysages de cette troisième journée seront plus beaux les uns que les autres, alors qu'on amorce le col de El Castillo (le château).

Simplement magnifique!
 Un autre col relativement difficile à franchir parmi les énormes roches, à faire les équilibristes avec nos sacs à dos, mais combien satisfaisant!

Vue du col de El Castillo sur notre ancien campement et le col de la veille au loin
Vue de l'autre côté du col sur ce qui nous attend pour le reste de la journée
Après une bonne descente, on franchira ensuite El Valle de los Cojines (la vallée des coussins), cette végétation qui ressemble à de gros coussins verts entourés d'eau. Il n'y a pas à dire, la végétation de ce trek ne cesse de nous surprendre!

Vue sur El Valle de los Cojines, où on s'arrêtera pour manger
De bonnes bottes de trekking sont nécessaire pour traverser cette vallée. Plusieurs fois il nous faudra sauter d'un coussin à l'autre, ou encore tremper nos bottes dans la boue et la vase.

Vue de l'autre côté de la vallée, alors qu'on l'a franchise
Mais bon, tout ce beau temps ne peut pas durer; alors qu'on monte dans une vallée vers notre prochain campement les nuages commencent à se lever et on commence à sentir que la brume va nous entourer à nouveau...


Nous dormirons donc à nouveau couverts par une petite caverne à un campement nommée Cueva Larga, alors que la brume se fera pesante et incessante jusqu'au lendemain matin... Ces campements sous les cavernes sont vraiment très pratiques!

La quatrième journée s'initie sous la brume, mais avec une légère découverte du ciel bleu à mesure qu'on monte vers la laguna El Avellanal. Cette journée s'annonce assez longue et l'une des plus difficiles, avec ses deux cols à franchir.

Le brouillard se dissipe
Encore une fois, cette lagune est vraiment très belle, et les environs sont à la hauteur du reste du trek!




Nous reste maintenant à franchir le col De la Sierra, le plus haut du trek avec ses 4 650 mètres d'altitude. La montée se fera sans trop de peine, même pour Kim qui finit par commencer à vaincre les maux de l'altitude!


Probablement la vue a plus majestueuse qu'on a eue de tout le trek. On est resté au col un bon trente minutes le temps d'observer la vue. Les nuages se levant nous ont cependant ramené à l'ordre...
De l'autre côté du col, les nuages se font menaçant et nous rappellent qu'on est en montagne, où le temps change très vite. Ce sera donc un reste de quatrième journée sous les nuages et éventuellement le brouillard, pour traverser notre deuxième col et finalement se rendre à notre campement à la Laguna Grande de Los Verdes sans vraiment rien y voir... Fait exceptionnel, du sable blanc nous attend sur le bord de la lagune. Nous passerons la nuit sous la pluie, et aurons la chance d'avoir encore une fois une petite caverne suffisamment grande pour pouvoir y cuisiner sans être trempés!

Il y avait en quelque sorte une petite plage de sable blanc sur le bord de la Laguna Grande de Los Verdes
Le lendemain matin est un peu moins brumeux, suffisamment éclairci pour nous laisser voir entièrement la lagune á côté de laquelle nous avons dormi.


La dernière journée est de loin la moins longue, on n'a que trois heures de marche et un seul col à franchir. Encore une fois, la chance nous sourit car les nuages se dissipent à mesure qu'on monte le col. Arrivés au point culminant, on peut finalement apercevoir la lagune de haut, celle qu'on aurait également dû apercevoir la veille à partir du précédent col, qui était alors complètement couvert.


J'éprouve un certain moment de nostalgie en me disant que je ne reverrai pas ce genre de paysages de montagnes d'ici la fin du voyage, ce qui veut dire que je devrai m'en priver pour un bout de temps...

Après ce magnifique trek, je suis finalement retourné à Villa de Leyva pour rejoindre Valérie et terminer notre voyage ensemble!

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Pendant ce temps, le récit de Valérie:

Pendant que Guillaume était en trek, j'ai enfin pu me reposer! Une vrai semaine de vacances à lire et découvrir les environs. Villa de Leyva est le village parfait pour relaxer près de la nature. J'en ai profité également pour faire du bénévolat les après-midis. Les enfants ont de l'école le matin et les services de garde n'existent pas! Ils peuvent donc venir jouer avec leurs amis, regarder des livres ou encore faire leurs devoirs sous la supervision de touristes et de Colombiens. Dès le lundi, j'ai constaté que les enfants jouent entre eux sans se soucier de ma présence! J'ai donc passé 4 jours à classer des livres de lecture, des livres à colorier et d'autres jeux, à ramasser des feuilles dans le jardin, à découdre des vieux jeans pour le projet de couture, à discuter avec d'autres touristes et à essayer de jouer au soccer (ce n'est pas ma force!).


Lors d'une ballade à quelques kilomètres du village, j'ai pu admirer plusieurs petits lacs bleus verts (pozos azules).

Lors d'une autre promenade, j'ai visité une maison construite en boue!

Samedi, j'ai quitté Villa de Leyva pour découvrir le plus grand lac de Colombie, le Lac Tota, et le paisible village de Mongui.

Playa blanca (plage de sable blanc) bordant le lac Tota à plus de 3 000 m d'altitude. Même s'il ne faisait pas chaud, quelques Colombiens se baignaient!

Église de la plaza de Armas à Mongui.

Pont construit il y a plus de 300 ans!

À ma grande surprise, le monsieur était très heureux et fier de pouvoir poser pour une touriste!

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Notre voyage se termine bientôt, on sera de retour à Montréal d'ici quatre jours.



Guillaume et Valérie

samedi 2 février 2013

Plages et douceur coloniale

La fin du voyage approche à grands pas. Tranquillement, nous arrivons vers Bogotá, notre destination finale avant de prendre notre vol de retour, le 14 février prochain. Donc, revenir au Québec veut dire de revenir dans la neige, mais bon, ça tombe bien on commence à avoir hâte de la revoir, la neige! La famille et les amis aussi il faut dire.

Mais bon, puisqu'on n'a pas de neige ici, on a plutôt profité de la plage de la côte des Caraïbes. À certains endroits, le sable était blanc, donc ça a pu nous rappeler un peu la neige qu'on aura au Québec à notre retour! Et puis en plus, il fait la même température, y a juste le signe qui diffère entre -30ºC et +30ºC...



Bon, j'arrête, je sais que y en a plusieurs qui auraient bien aimé être à notre place, sur le bord de la plage à lire un bon livre, se faire bronzer ou siroter une bière froide... Mais bon, pour Valérie et moi quelques jours sur la plage suffisent, on s'en lâsse plutôt vite.

Donc, comme je disais, on a passé quelques jours sur la côte, en commençant par Taganga. Taganga est le genre de petit village qu'on retrouve en Thaïlande sur la côte, qui vit presque essentiellement du tourisme. Donc, plusieurs bons restos, beaucoup d'hôtels et pleins d'activités qu'il est possible de pratiquer. Et il s'agit d'un endroit vraiment pas très cher pour faire de la plongée, plusieurs personnes y font leur cours ici. Seul hic, qui vient très souvent avec le tourisme de masse: l'endroit n'est pas très propre et la plage principale ne donne pas toujours le goût de s'y baigner...

Plage de Taganga au coucher du soleil
Derrière la côte, il y a une petite chaîne de montagnes, comme un restant des Andes, où évoluent pratiquement tous les écosystèmes. C'est notamment dans ces montagnes qu'on retrouve la fameuse cité perdue, qu'on peut rejoindre dans un trek de cinq jours dans la jungle. Bien que j'aurais aimé faire ce trek, j'ai laissé tombé parce que le temps commence à manquer, et que j'ai plutôt été tenté par un autre trek de haute montagne qui dure six jours (à venir dans les prochains jours). On n'est plus au début du voyage où le temps nous semblait illimité, il faut faire des choix...

Donc, je suis malgré tout allé dans les montagnes pendant une journée pour les descendre à vélo. Ce fut une journée bien agréable, où on a également fait du "extreme tubing", à descendre des rapides et petites chutes en tube. Très drôle comme expérience!

Vue sur Santa Marta (ville tout près de Taganga) et la côte, du haut des montagnes à 1800 mètres d'altitude
Prêts à descendre jusqu'au niveau de la mer vélo
Pendant ce temps, Valérie a plutôt visité la ville de Santa Marta.

Une statue, à Santa Marta (difficile à décrire, je ne l'ai pas vu moi-même mais j'aimais bien la photo que Valérie a prise)

Bon, malgré que la côte près de Taganga ne soit pas renommé comme étant un site de plongée extraordinaire, j'ai tout de même fait deux plongées, histoire de profiter des prix vraiment très abordables de l'endroit. Valérie est venue également et elle a pu faire un peu de snorkeling, puisqu'elle ne plonge pas. Bon, on n'a pas vu grand chose de fascinant sauf quelques beaux corails et poissons qu'on retrouve un peu partout ailleurs dans le monde, mais c'est toujours agréable de plonger!

Nous deux, alors qu'on s'apprêtait à aller plonger et snorkeler 



Une autre visite s'imposait, le parc national Tayrona, où on y retrouve de très belles plages entourées de jungle et de montagnes. Heureusement, la haute saison touristique tirait à sa fin; il semble qu'à certaines plages de ce parc pendant la haute saison, il peut y avoir tellement de monde que les plages deviennent pleines à craquer. Disons que c'est pas tout à fait ce que nous apprécions d'un parc national. Pour nous, ce fut bien plus tranquille, et nous avons apprécié. Les Colombiens sont bien sympathiques, mais ceux vivant près des côtes ont le sang très chaud, donc pour eux il est tout à fait normal d'installer des hauts-parleurs sur le bord d'une belle plage et de mettre de la musique de dance-club dans le tapis, ou de tous se corder les uns  contre les autres sur un petit bout de plage...

La marche qu'on a dû faire dans la jungle pour rejoindre les plages du parc Tayrona
Sur le chemin, quelques autoroutes de fourmies



Après ces quatre jours autour de Taganga, nous nous sommes finalement rendus à la fameuse ville de Cartagena de las Indias. Nous avions prévu nous y rendre deux semaines plus tôt, mais avons dû modifier notre itinéraire à cause de la haute saison touristique qui sévissait encore à ce moment. Il y était impossible de trouver un hôtel à un prix raisonnable, même en essayant de réserver trois jours à l'avance... Il va donc sans dire que Carthagène est une ville très touristique, il s'agit en fait de la première ville de Colombie où nous avons croisé des groupes de touristes voyageant en tours organisés (peut-être s'agit-il de quelques-unes des nombreuses croisières naviguant dans les Caraïbes y faisant escale...?). Cependant, elle est incontestablement l'une des très belles villes historique d'Amérique du Sud, rivalisant avec des villes comme Cuzco et Sucre au niveau de leurs charmes et héritages historiques! Fait intéressant, les petites rues et vieux édifices coloniaux de son centre historique étant situé dans une ancienne forteresse côtière (le centre fait partie de l'UNESCO), cet endroit m'a un peu rappelé le vieux-port de Montréal mélangé avec le Vieux Québec.






La ville, complètement fortifiée et armée de canons, n'était vulnérable aux bateaux que par sa baie arrière, laquelle devait être rejointe de beaucoup plus loin. Bien que l'entrée de la baie était également protégée par quelques batteries de canons, une énorme flotte anglaise de 186 navires a réussi à y pénétrer en 1741, et à presque réussi à soumettre la ville, ainsi que la route de toutes les entrées et sorties du continent sud-américain. Ce qui aurait pu éventuellement permettre aux Anglais de contrôler une bonne partie des colonies d'Amérique du Sud, puisque les ports situés près de Carthagène étaient les seuls ports en eau profonde disponibles sur la côte est du continent, rendant ainsi le ravitaillement des troupes continentales espagnoles très difficile, voire impossible. L'enjeu était donc énorme! Mais les espagnols, ayant abandonné les fortifications de l'entrée de la baie, ont réussi de peine et misère à défendre la ville en se retranchant à un petit bastion situé derrière la ville. L'Amérique latine a ainsi passé à un poil d'être sous influence anglaise, et les espagnols ont compensé en construisant une énorme forteresse à l'endroit où le bastion était situé, rendant ainsi la ville pratiquement impossible à conquérir.

Castillo San Felipe de Barajas, forteresse rendant Carthagène à peu près invulnérable à l'époque
La ville, vue du haut de la forteresse
Une autre particularité de la ville est la forte présence noire qu'on y retrouve. Carthagène étant un ancien port où se traita nombre d'esclaves d'Afrique au cours du XVIIIe siècle, on peut maintenant voir le résultat de ce commerce. Par contre, il m'a semblé que cette communauté vit maintenant très bien avec la majorité métissée, bien qu'ils ont réussi à préserver leur propre culture et une certaine identité noire.

Deux femmes vendant des fruits dans la rue. Plusieurs des femmes noires qu'on a croisées portaient des habits typiques de ce genre, rappelant les couleurs de l'Afrique.
 Mais Carthagène este une ville très chaude, dans les deux sens du terme. Ses habitants rafollent de la musique, de la danse et de la bière en quantité. On sent clairement ce côté latin mélangé à la côte et à la chaleur qui y foisonne.

Suite à notre halte à Carthagène, nous avons filé vers le petit village de San Gil. Ce village n'a rien de très impressionnant, mis à part qu'il est le centre des activités de plein-air genre rafting, parapente, canyoning et autres. Mais par manque de temps et ayant d'autres priorités, je n'ai visité que le petit village colonial très tranquille de Barichara, se trouvant très près de San Gil. Ayant la réputation d'être l'un des plus beaux petits villages de Colombie (également membre de l'UNESCO), il est très souvent choisi comme arrière-plan pour y filmer des novelas (genre soaps sud-américain) ou des films. Mais lorsque j'y était, les rues y étaient tellement tranquilles qu'on pouvait entendre les sons de la nature environnante, chose qui nous a été très rare d'apprécier dans les villes colombienne...

Le très tranquille et charmant village de Barichara



Et depuis hier, nous sommes arrivé à la très belle Villa de Leyva (autre membre de l'UNESCO!). Son centre est toujours pavé de grosses roches, y rendant la circulation automobile impossible et lui donnant ainsi un charme incontesté. Quel bonheur que de se retrouver dans des villes calmes après tant de temps dans le brouhaha de la Colombie (et de l'Amérique du Sud en général)! Le très beau village nous a charmé dès nos premiers instants à y déambuler. Ainsi, pendant mon futur trek, Valérie a décidé d'y rester pour une semaine complète, question de se reposer un peu avant le retour et d'y faire un peu de bénévolat pour les enfants du coin.

Villa de Leyva, avec ses belles maisons blanches et ses rues pavées (cette rue est l'une des rares où la circulation automobile est permise)
Place centrale



C'est Valérie qui se réjouiera d'avoir enfin droit à un peu de répit!


Trajet parcouru en Colombie

Guillaume