mercredi 19 décembre 2012

L'avenue des volcans

À chaque explosion, nous entendons ce qui ressemble à un coup de tonnerre, nous entendons les vitres de l'hôtel qui vibrent sous l'impulsion et nous pouvons sentir l'énorme puissance de la terre. À chaque coup, l'excitation monte d'un cran!

Nous nous trouvons présentement à 7 km d'un volcan nommé Tungurahua. Tungurahua provient du quichua et signifie gorge de feu. La particularité de ce volcan, c'est qu'il est en éruption très active depuis environ une semaine, avec une énorme explosion dimanche dernier. Nous avons eu la chance d'apercevoir l'énorme colonne de fumée ce matin là à partir de Riobamba, ville à une trentaine de kilomètre du volcan; on aurait cru un champignon atomique tellement c'était immense! En ce moment, nous entendons et sentons ces explosions à chaque heure environ, et nous nous promenons parfois avec un petit masque d'hôpital pour ne pas respirer les poussières volcaniques. Nous sommes à Baños, sur l'avenue des volcans!

Ce matin, nous avons fait une randonnée pour se rendre un peu plus près du Tungurahua, car il n'est pas possible de voir le volcan depuis Baños, située un peu plus de 3000 mètres plus bas dans une vallée. En nous approchant du volcan, l'excitation monte, les grondements de la montagne se font entendre de plus en plus souvent et de plus en plus fort. À quelques minutes d'intervalle, on entend et on ressent la colère de la montagne. Le ciel est plutôt couvert, mais arrivé à un point où on devrait normalement voir le volcan (couvert par les nuages), on entend un énorme grondement pendant environ une minute et on voit la colonne de fumée qui jaillit des nuages! Arrivés à l'un des points les plus proches du volcan qu'il nous est possible d'aller (à environ 3-4 km), on ne voit rien à cause des nuages et de toute la cendre projetée durant la journée, mais on entend clairement la montagne de feu qui résonne! Ce soir, avec un peu de chance et moins de nuages, on va aller voir si on peut voir la lave jaillir.

Oui, l'Équateur est rempli de volcans, actifs et inactifs. L'avenue des volcans porte son nom pour la multitude de volcans qui la jouxtent, la plupart étant munis d'un glacier et ayant une altitude supérieure à 5000 mètres. Ce qui est impressionnant de ces volcans, c'est que contrairement aux hautes montagnes que nous avons vu auparavant qui étaient normalement dans une cordillère et entourées d'autres hautes montagnes; les volcans sont généralement seuls à être si hauts. Comme le volcan Chimborazo, la plus haute montagne d'Équateur à plus de 6300 mètres, solitaire au-milieu des terres en haute altitude.

Bon, faut dire que je suis vraiment excité, ça faisait longtemps que je voulais voir un volcan en activité, et là on est vraiment à côté et c'est très gros!!!

Sinon, mis à part les volcans, l'Équateur m'a donné le goût de photographier des..... oiseaux et des fleurs. Oui, je sais que ça fait pas très viril, mais bon... Il y a vraiment pleins d'oiseaux spéciaux ici, le pays est supposément l'un de ceux qui en possède la plus grande diversité au monde pour un si petit territoire. L'un de ceux qui m'a surpris est un espèce de canard à bec bleu qui fait un son qui ressemble vraiment pas à coin-coin, mais plutôt d'un petit oiseau genre pit-pit-pit. Assez étrange, mais très drôle! Et les fleurs, eh bien c'est venu avec la pluie; avec la quantité qu'on a eue ici pendant quelques jours, il y avait tout simplement plein de variété de toutes les couleurs et également plein d'arbres en fleurs. Normalement, on devrait être en saison assez sèche ici en décembre, mais l'Équateur ne semble tout simplement pas régir aux mêmes règles que le reste des Andes côté pluie...

Ça m'a permis de visiter la "cloud forest" comme il se devrait, c'est à dire remplie de brume et très, très mouillée. Bon, je n'ai eu aucune visibilité aux points de vues où la vue aurait dû être superbe, mais j'ai eu la chance (ou la malchance...) de marcher dans un décor complètement trempé, plein de végétation, de mousses et de chutes d'eau sous la pluie. J'imagine que c'est pour ça que ça s'appelle la forêt de nuages.

Il faut que je vous dise aussi, à partir du moment où on a finalement commencé à avoir du beau temps, on s'est souvent cru dans les images qu'il y a sur les boîtes de lait au Québec. Du genre belles collines verte remplies de vaches et parsemées de fermes. On commence à se demander si certaines de ces entreprises ne se seraient pas inspirées des paysages de l'Équateur pour dessiner leurs boîtes... Mais bon, on ne s'en plaint pas, c'est très beau, et très vert!

De plus, il semble que l'une des spécialités culinaire du pays est le cochon entier cuit au four. J'ai tenté le tout dans un marché local, c'est succulent. Mais ça veut également dire qu'on voit souvent des cochons cuits pendus par la bouche sur le bord de la route, souvent en partie découpés. C'est à ce demander ce qu'en pensent tous les cochons qui vivent dans les champs et qui côtoient leurs amis pendus sur la maison du boss et à moitié découpés...

Les petites madames en habits traditionnels et chapeaux melons ont recommencé à être présentes dans les montagnes en Équateur, après une absence plutôt marquée au Pérou, au très grand plaisir de Valérie! Pas qu'il n'y en avait pas au Pérou, au contraire, simplement qu'on n'a pas passé tant de temps dans les montagnes dans ce pays. C'est toujours agréable d'être entouré de ce côté très traditionnel des Andes!

On a également eu la chance de visiter un petit village pas trop touristique, mais très intéressant au niveau de son fonctionnement en coopérative. Ce village, nommé Salinas, pourrait servir de modèle à plusieurs autres communautés du genre. Depuis 1971, alors qu'un Italien a aidé à instaurer plusieurs techniques de fabrication de fromages, de chocolat et autres produits, ce petit village fabrique maintenant plusieurs produits de qualité destinés au marché international. Et l'ensemble est géré par des coopératives qui semble très bien répartir le travail entre les habitants.

En ce qui concerne le volcan, ne vous inquiétez pas pour nous, il n'y a pas de danger que l'éruption nous affecte directement ici, seule la poussière nous incommode un peu... Par contre, l'activité volcanique y est assez importante pour faire les nouvelles internationales!


Les photos:

Un colibri, près de notre chambre d'hôtel à Vilcabamba

Des fleurs X, qu'on a vu sur notre chemin pendant une marche à Vilcabamba

D'autres fleurs X. Je vous avais averti que j'ai commencé à photographier des fleurs. Mais bon, ça fait de belles photos!

La végétation très humide, pendant ma marche dans la forêt de nuages

La pluie fait de très belles chutes dans ce type de forêt

Un endroit où on aurait dû avoir une belle vue...

La fôret de nuages, avec un peu moins de nuage cette fois

La seule fois qu'on a eu une aussi belle vue dégagée à partir de notre hôtel à Vilcabamba. Et on y a quand même passé quatre jours...

Scène quotidienne au marché de fleurs de Cuenca

Église à Cuenca

Espèce de canard étrange au bec bleu qui fait un drôle de son

Vue sur la place centrale à Cuenca, une journée où il ne pleuvait pas!

Cochons du marché. Bon, vus comme ça, ils ne donne peut-être pas le goût de se faire manger, mais leur viande était très bonne.

Scène quotidienne de marché, à Riobamba

La colonne de fumée volcanique, à environ 30 km de distance. Malheureusement, la photo ne rend pas justice, il y a des moments où on voyait beaucoup mieux la colonne mais on était dans un bus et c'était pas possible de photographier correctement.

Le volcan Chimborazo, plus haut sommet d'Équateur et le point le plus éloigné du centre de la terre vue l'eccentricité de la forme de la planète à l'Équateur.

Scène quotidienne aux environs du petit village de Salinas

Salinas, au coucher du soleil

Les salinas de Salinas. Les salinas, d'où provient le nom du village, sont des espèces de bassins d'où on collecte le sel coulant avec l'eau sous-terraine.

Maison vraiment traditionnelle que j'ai vue pendant une marche très improvisée dans la brousse et les champs aux alentours de Salinas. J'aime particulièrement celle qui ressemble à une niche, à gauche!

Vue du haut d'une petite montagne pendant ma marche improvisée. D'après moi, y a sûrement pas beaucoup de touristes qui ont le même cliché, y avait pas de chemin et la brousse était un peu "rough" vers la fin...

Quand je vous disais qu'on pourrait se croire dans les dessins de boîtes de laits...

Une femme de l'hôtel, en train de nettoyer la cendre volcanique qui s'accumule rapidement à chaque jour partout dans la ville à cause des vents.
Ce matin, à environ 3-4 kilomètres du volcan. Le nuage de cendre était projeté dans les airs avec un énorme grondement.

Notre trajet, en Équateur

Guillaume

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